École à la maison et technologie : trouver le bon équilibre

Nous sommes une famille plutôt branchée. Dominic, qui est derrière la programmation de Kiwipolis, dirige une entreprise de développement informatique depuis près de 20 ans. Chez nous, il y a toujours plus d’ordinateurs que de télévisions.

Pour nous, la technologie a toujours été un outil – quelque chose qui est là pour nous rendre service. J’adore la technologie pour toutes sortes de raisons. Depuis des années, chaque fois qu’une question surgit à la maison, je suis ravie d’avoir sous la main un outil qui me permet de trouver une réponse instantanément.

C’est donc tout naturel que la technologie ait pris une certaine place dans notre école-maison. Malheureusement, à l’époque, les possibilités étaient beaucoup plus limitées comparé à aujourd’hui. Maintenant, tout semble possible! Je découvre tant de belles ressources… J’en suis presque jalouse et j’ai envie de recommencer l’école-maison depuis le début!

À cette époque, comparativement aux autres familles d’école-maison que nous connaissions, nos enfants passaient plus de temps devant un écran. Je n’y voyais aucun problème, mais je dois avouer que je n’avais pas particulièrement réfléchi à la question.

Ce que dit la science

Ce n’est que récemment que j’ai exploré des études sur l’impact des écrans. Voici ce que j’en retiens. D’abord, je m’attendais à lire que les écrans étaient plus nuisibles qu’ils ne le sont en réalité. En effet, les écrans ne sont pas problématiques en eux-mêmes, ou en tout cas, presque pas.

En tant que famille d’école-maison, j’ai toujours pensé qu’il ne fallait pas que je me compare aux familles dont les enfants vont à l’école. Nos rythmes de vie et nos journées sont bien trop différents. Pour nous, une bonne partie des apprentissages peut se faire via la technologie, ce qui a un impact extrêmement positif. Donc, même si mes enfants passaient parfois beaucoup de temps sur l’ordinateur ou la tablette, ils jouaient aussi longuement dehors, cuisinaient, bricolaient, etc. Finalement, la technologie ne représentait qu’une petite partie de leur journée et elle avait apporté des apprentissages et de la découverte en famille et non de l’isolement et de l’abrutissement.

L’impact sur le corps

Les effets négatifs sur le corps ne viennent pas de l’écran en soi, mais plutôt du fait qu’on est sédentaire en l’utilisant, et que nos yeux ne se fixent pas au loin. La technologie ne rend pas les gens plus sédentaires, sauf s’ils le sont déjà – dans ce cas, oui, les écrans encouragent l’inactivité.

Bien sûr, les écrans affectent la vision, notamment parce que nous les fixons de près au lieu de regarder au loin, comme nous le ferions en extérieur. Dans ce cas, fixer un écran ou un livre a à peu près le même effet, celui de favoriser la myopie. Le corps est paresseux : si l’on n’entraîne pas la vision lointaine, on la perd, tout simplement.

L’impact sur la santé mentale

Les écrans posent-ils un problème pour la santé mentale de nos jeunes? Encore une fois, ce n’est pas l’écran en soi, mais le contenu qui est en cause. Un jeune exposé à un contenu inapproprié ou victime d’intimidation en ligne verra probablement sa santé mentale affectée, comme ce serait le cas dans la vie réelle. De même, si un jeune s’isole en ligne ou néglige son hygiène de vie, ce n’est pas la technologie elle-même qui nuit à la santé mentale, mais bien son contenu et son usage.

Utiliser la technologie de façon saine

Voici quelques repères pour une utilisation équilibrée :

1. Toujours contrôler le contenu. Le contenu est le cœur du sujet, car c’est lui qui a l’impact le plus grand, qu’il soit positif ou négatif. Cela signifie réfléchir aux applications et aux jeux accessibles aux enfants, s’ils sont en ligne, et comment sont gérées les interactions. Il ne s’agit pas d’interdire les jeux sans valeur éducative, mais de limiter leur accès. Un peu comme avec la nourriture : un gâteau de temps en temps, c’est bien, mais pas trois fois par jour!

2. Être présent lorsque les enfants utilisent la technologie, surtout quand ils sont jeunes. Il ne suffit pas de placer l’ordinateur dans le salon pour surveiller : il faut aussi jeter un œil et discuter de ce qu’ils font.

3. Ouvrir un dialogue constant sur leurs activités. Une mère d’école-maison m’a dit : « Mes enfants jouent aux jeux vidéo autant qu’ils le souhaitent, mais je joue toujours avec eux! » Sincèrement, je déteste les jeux vidéo, mais je m’asseyais régulièrement avec eux pour participer. Cela ne se limite pas aux jeux, mais inclut aussi les applications et les interactions en ligne. Un parent engagé et impliqué fait une énorme différence sur l’impact des écrans, et cela aide les jeunes à devenir des citoyens numériques.

4. Encadrer la technologie pour que son utilisation ne compromette pas l’hygiène de vie. La plupart des applications et jeux sont conçus pour rendre accro, ce qui peut nuire au sommeil, à l’activité physique, au jeu non structuré et aux interactions sociales. D’où l’importance de règles claires et sensées, applicables à tous (si on dit « pas de technologie à table », cela vaut aussi pour les parents!).

En conclusion, plus les enfants sont jeunes, plus il est bénéfique pour leur développement d’apprendre à jouer librement en extérieur et d’explorer avec des matériaux créatifs et manipulables. En grandissant, il devient intéressant d’intégrer la technologie à travers des applications et des jeux offrant des opportunités enrichissantes et saines, tant que les parents restent engagés, présents et intéressés. Lorsqu’intégrée dans un mode de vie équilibré, la technologie est un atout majeur.

Voici quelques ressources intéressantes pour le développement des habiletés numériques chez les enfants (et les adultes!) :

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